Quel est le point commun entre faire du yoga, se cuisiner un repas, faire son jardin, méditer et la naturopathie ?

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Il y a dans toutes ces pratiques un point commun apparent, celui de prendre soin de soi, d’accepter de passer du temps avec soi, d’arrêter le flux de l’activité mentale ou de la vie sociale effrénée pour pratiquer une activité agréable qui arrête le tictac de l’horloge et qui entretient, un geste répétitif qui ne demande pas de trouver une solution ou de résoudre un problème, juste d’être simplement avec soi dans l’instant. Une invitation finalement à être plutôt qu’à faire.

 

1. Mais qui est « soi » ?

Nous pourrions dire que « soi » c’est la petite personne que nous sommes, affublée d’un corps qui agit et ressent dans le visible, d’une psyché qui agit et ressent dans l’invisible et d’une âme qui inspire et relie l’ensemble.

Soi, c’est juste qui on est et la place que l’on occupe dans le monde avec notre vision de la vie.

Alors « soi » peut s’aimer un peu, beaucoup, passionnément, à la folie ou – au contraire – pas du tout, voire se détester. Dans tous les cas, nous sommes en permanence avec « soi », avec nous, et nous avons une relation ensemble. La qualité de cette relation colorera notre mode de vie, nos habitudes, notre rapport à l’activité et la façon dont nous prenons donc soin de nous au quotidien. Préfèreriez-vous prendre soin de quelqu’un que vous aimez ou de quelqu’un que vous détestez ?

 

2. Prendre soin est-ce soigner ?

Notre système de santé soigne (To cure en anglais). Il est organisé autour de la maladie et nous sommes remboursés quand nous sommes justement malades et que nous avons besoin d’un traitement pour enlever le symptôme. Nous consultons généralement quand nous avons donc un symptôme et que nous voulons avoir le diagnostic et le conseil de notre médecin qui vous nous prescrire un traitement pour enrayer le symptôme et nous permettre d’aller mieux. Dans ce schéma, soigner c’est faire disparaître un symptôme gênant.

On pourrait alors dire que prendre soin de soi, c’est aller chez son médecin, s’en remettre à son expertise (et c’est une chance en France de pouvoir le faire gratuitement ! C’est également une chance d’avoir quelqu’un à qui confier notre santé).

Mais si nous nous intéressons à notre santé, comment cela se passe-t-il ?

Combien sommes-nous à nous sentir parfois impuissants à la fin d’une consultation et à avoir envie d’être un peu plus acteurs ?
Pouvoir dialoguer avec le médecin, lui poser des questions pour comprendre le symptôme, ses origines, le traitement, en comprendre les effets secondaires et voir ce qu’il est possible de faire peut-être déjà dans l’hygiène de vie pour améliorer les choses, lui faire confiance autant qu’à nous pour co-construire le traitement….

Dans ce cas de figure, nous aimerions avoir un rôle dans le processus, et pour cela avoir des notions de base sur notre physiologie et prendre soin de nous autant que le médecin cherche à nous soigner, pour ne pas être un simple « consommateur de traitement ».

Prendre soin de soi, c’est apprendre à se soigner

C’est un mouvement actif de soi pour soi. Il se rapproche du To care en anglais. Prendre soin de ses enfants, de son chat, de son chien, de son jardin, c’est leur consacrer un peu de temps de vie, d’attention ensemble, un regard, une parole, un geste, peu importe à partir du moment où cela dit «  je te vois, tu existes et je t’aime ». Prendre soin, c’est aimer, c’est nourrir ce qui est pour qu’il ne finisse pas seul dans le noir, recroquevillé dans l’ombre, seul d’inquiétude et finalement seul à en mourir.

Être en lien

Les neurosciences affectives nous ont d’ailleurs révélé combien l’être humain, et plus généralement les mammifères, étaient des êtres de relation ! Notre physiologie nerveuse et hormonale s’équilibre par exemple quand nous sommes en lien avec la nature (voir notre article à ce sujet) et notre longévité est au maximum quand nous avons une vie sociale. Nos émotions sont nos boussoles de bien-être relationnel : agréables comme la joie, elles nous disent que nous sommes bien en lien; désagréables comme la peur, la colère ou la tristesse, elles nous indiquent qu’il est urgent de faire quelque chose différemment.

Etre en lien avec soi est donc une clé pour pouvoir maintenir sa vitalité et une bonne santé !

 

3. Comment prendre soin de soi ?

Pour certains, le mouvement est évident. Vous savez vous mettre dans votre agenda, prendre du temps pour vous. Vous appréciez votre présence. Vous prenez plaisir à vous cuisiner un bon petit plat, vous êtes à l’écoute de votre corps, vous avez confiance en vos ressources et vous savez demander de l’aide quand vous ne savez pas. Vous vous intéressez au fonctionnement de votre corps et vous savez aller chercher l’information juste ou tout simplement, vous avez pu développer de bons reflexes grâce à la transmission familiale.

Quand la démarche est difficile

Pour d’autres, la démarche n’est pas si simple, tout d’abord parce que nous ne l’apprenons pas à l’école. Il n’existe pas de cours d’hygiène de vie ou de prévention santé qui vous expliquent le fonctionnement et les besoins de votre corps. Par ailleurs, en l’absence de modèle familial, les media et les messages publicitaires peuvent devenir la seule référence, biaisant quelque peu la bonne compréhension de ce qui est bon pour soi. Notre histoire de vie peut également impacter la confiance en soi et l’estime personnelle au point de ne trouver aucune raison valable de prendre soin de soi : Mais pourquoi faire ? Et puis parfois nous nous laissons bercer d’illusions par les injonctions au bien-être. Nous faisons du yoga, de la méditation, nous mangeons bio…. comme autant de cases à cocher que notre mental orchestre sans laisser la place au coeur. Aimer ce que l’on fait est souvent plus important que le simple faire. Pleins de raisons donc peuvent expliquer pourquoi prendre soin de soi n’est pas si simple.